Nature et biologie | Le 14 octobre 2025, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : cinq minutes.
littérature & sciences humaines
Nature et biologie | Le 14 octobre 2025, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : cinq minutes.
Santé publique et recherche médicale
Des chercheurs australiens ont découvert que les souris mâles infectées par le Covid-19 transmettent des modifications moléculaires via leur sperme, provoquant des troubles anxieux chez leur progéniture. Cette première étude sur les effets transgénérationnels du virus suggère que la pandémie pourrait avoir des répercussions durables sur les générations futures, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour vérifier si ce phénomène concerne également les humains.
Des chercheurs de l’Institut Florey de neuroscience et de santé mentale de Melbourne ont publié samedi 11 octobre 2025 une étude révélant que les souris mâles infectées par le Covid-19 transmettent à leur descendance une prédisposition à l’anxiété. Ces travaux, parus dans la revue Nature Communications, constituent la première recherche examinant l’impact transgénérationnel du virus sur le comportement et le développement cérébral.
L’équipe australienne a inoculé le virus responsable du Covid-19 à des souris mâles, qu’elle a ensuite fait s’accoupler avec des femelles non infectées. L’examen de la progéniture a révélé que tous les descendants de mâles infectés présentaient davantage de comportements anxieux comparativement aux descendants de souris saines. Elizabeth Kleeman, autrice principale de l’étude, souligne que ces manifestations anxieuses ont été observées de manière particulièrement marquée chez les femelles, qui ont montré d’importants changements au niveau de l’hippocampe, la région cérébrale régulant les émotions.
Les scientifiques ont identifié le mécanisme en cause : le virus a modifié des molécules présentes dans l’acide ribonucléique du sperme des souris infectées. Plusieurs de ces molécules altérées sont impliquées dans la régulation de gènes essentiels au développement cérébral. Cette transmission de modifications moléculaires par voie paternelle représente une découverte majeure dans la compréhension des effets à long terme de la pandémie.
Anthony Hannan, chercheur participant à l’étude, estime que ces découvertes suggèrent que la pandémie de Covid-19 pourrait avoir des conséquences durables sur les générations futures. Toutefois, il insiste sur la nécessité de poursuivre les recherches, notamment pour déterminer si ce phénomène se produit également chez l’être humain. Si tel était le cas, cela pourrait toucher des millions d’enfants et leurs familles, avec des conséquences majeures pour la santé publique.
La pandémie de Covid-19, déclarée par l’Organisation mondiale de la Santé en 2020, a causé au moins sept millions de décès dans le monde. Au-delà de la mortalité directe, la maladie et les mesures sanitaires adoptées ont déjà engendré des impacts considérables sur la santé mentale, particulièrement chez les jeunes contraints à l’isolement. Ces nouveaux résultats soulèvent la possibilité que les répercussions psychologiques de la pandémie puissent se prolonger bien au-delà de la période infectieuse et traverser les générations.
Sambuc éditeur
Ressource : COVID-19 causes changes in sperm that lead to increased anxiety in offspring (florey.edu.au)
Ressource : Paternal SARS-CoV-2 infection impacts sperm small noncoding RNAs and increases anxiety in offspring in a sex-dependent manner (nature.com)
Covid-19, santé mentale, anxiété, épigénétique, hippocampe, transmission transgénérationnelle, Organisation mondiale de la Santé, recherche médicale
Entités nommées fréquentes : Covid-19.
Nature et biologie | Le 14 octobre 2025, par André Roussainville.
Nature et biologie | Le 14 octobre 2025, par Sambuc éditeur.
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