Production mondiale de vin 2025 : un redressement timide après une année historiquement faible

Viticulture et production vinicole mondiale

L’Organisation internationale de la vigne et du vin projette une production mondiale de 232 millions d’hectolitres pour 2025, marquant un redressement modeste après l’année 2024 qui avait enregistré le niveau le plus bas depuis 1961. Cette reprise reste toutefois limitée face aux bouleversements climatiques et à l’évolution des habitudes de consommation.

L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a publié le 12 novembre 2025 ses projections concernant la production viticole mondiale pour l’année en cours. Selon cette organisation intergouvernementale centenaire regroupant 51 États, la production devrait s’établir à 232 millions d’hectolitres, soit une progression de 3 % par rapport à l’année précédente. Cette estimation s’appuie sur les données recueillies auprès de 29 pays qui représentent ensemble 85 % de la production planétaire.

L’année 2024 avait marqué un tournant inquiétant pour la filière viticole mondiale, avec des volumes tombés à leur niveau le plus bas depuis 1961. Si l’année 2025 amorce un redressement, celui-ci demeure modeste et les quantités produites restent considérablement en retrait par rapport aux moyennes observées ces dernières années. L’organisation souligne que cette période d’offre réduite résulte de la conjonction de deux facteurs majeurs : les défis posés par les dérèglements climatiques et la transformation des modes de consommation à l’échelle mondiale.

Disparités régionales

Le continent européen, qui assure toujours environ 60 % de la production vinicole mondiale, illustre particulièrement bien ces difficultés. L’Union européenne devrait produire 140 millions d’hectolitres en 2025, ce qui représente certes une amélioration de 2 % par rapport à 2024, mais demeure 8 % en dessous de la moyenne calculée sur la période 2020-2024. Cette situation traduit l’influence croissante des phénomènes climatiques extrêmes sur les vignobles européens ; si ces chiffres se confirmaient, il s’agirait de la deuxième vendange la plus faible enregistrée depuis le début du siècle sur le continent.

Les disparités régionales au sein de l’Europe sont néanmoins marquées. La France anticipe une production de 35,9 millions d’hectolitres, soit un recul de 16 % par rapport à sa moyenne quinquennale 2020-2024. Les vignobles français ont subi les conséquences de la chaleur et de la sécheresse, auxquelles s’ajoutent les effets des programmes d’arrachage de vignes. Si cette estimation se vérifiait, la France connaîtrait sa production la plus faible depuis 1957, année où elle avait atteint 32,5 millions d’hectolitres. L’Espagne traverse également une période difficile avec 29,4 millions d’hectolitres attendus, conséquence d’une sécheresse prolongée aggravée par des épisodes de chaleur intense et de grêle.

Intempéries et manque d’eau récurrent

À l’inverse, l’Italie, qui retrouve sa position de premier producteur mondial, parvient à maintenir des volumes conformes à sa moyenne habituelle. Plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, notamment la Hongrie, la Roumanie et l’Autriche, dépassent même leurs moyennes de production. Les États-Unis, quatrième producteur à l’échelle planétaire, ne récupèrent que partiellement leurs capacités avec 21,7 millions d’hectolitres prévus, soit une progression de 3 % par rapport à la faible vendange de 2024.

Dans l’hémisphère sud, le tableau demeure globalement en deçà des moyennes habituelles. L’Afrique du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Brésil affichent une reprise qualifiée de modeste par l’organisation. Ces améliorations limitées compensent la baisse marquée observée au Chili, où les intempéries et un manque d’eau récurrent ont pesé sur les rendements.

Sambuc éditeur

Liens et ressources

Ressource : Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (oiv.int)

Entités liées

Viticulture, Changement climatique, Organisation internationale de la vigne et du vin, Sécheresse, Production agricole, Union européenne

Entités nommées fréquentes : Organisation.