Émile Gallé

Industriel et artiste français de l’Art nouveau, xix^e siècle

Par ses créations de céramique, de verre et de mobiliers, Émile Gallé (1846-1904) est aujourd’hui l’un des représentants les plus connus de l’Art nouveau français dans le domaine des arts décoratifs. Fils d’un négociant de faïences et de verreries, il développe l’activité de son père et obtient une très large renommée à travers la présentation de ses créations lors des Expositions universelles. Il est le fondateur et premier président de l’École de Nancy, alliance des industries d’art créée en 1901 autour du mouvement de l’Art nouveau.

Émile Gallé est né à Nancy en Lorraine en mai 1846. Il est le fils de l’industriel Charles Gallé, marchand de verreries et de céramiques à Nancy.

Esprit curieux, il acquiert la maîtrise des techniques du verre et de la faïence, mais aussi de l’ébénisterie et du travail des bois précieux, et s’intéresse très tôt aux sciences naturelles (minéralogie, botanique, entomologie) qui marqueront son style décoratif par une abondance de motifs et d’ornements floraux ou des représentations d’insectes.

Travaillant l’émail des faïences, il adapte la technique au verre cristallin qu’il décore de glaçures opaques et semi-transparentes. Il développe également des procédés d’inclusions (marqueterie de verre, brevet de 1898) et d’appliques avant soufflage, ainsi que des verres gravés à l’acide ou sculptés.

Membre de la Ligue française des droits de l’homme, Émile Gallé s’est également engagé publiquement en défendant l’innocence d’Alfred Dreyfus.

Atteint de maladie, il meurt dans sa ville natale le 23 septembre 1904.

Chronologie d’Émile Gallé

1846. — Naissance d’Émile Gallé, le 4 mars, à Nancy (Lorraine). Il est le fils de Charles Gallé (1818-1902), marchand de verreries et de céramiques installé dans la ville deux ans plus tôt, et de Fanny Reinemer (1828-1891). Il hérite très tôt de l’intérêt familial pour les sciences naturelles, et en particulier la botanique.

1858. — Entre au lycée Henri-Poincaré pour ses études secondaires. Il herborise dans la région, en compagnie du sculpteur Charles-François Guibal (1781-1861), pour constituer des herbiers des flores vosgiennes et alpines.

1862. — Départ pour l’Allemagne, à Weimar, où il étudiera la philosophie, les sciences naturelles (botanique et minéralogie), la sculpture et le dessin, jusqu’en 1866.

1866. — Entre comme apprenti à la verrerie de Burgun et Schwerer à Meisenthal, et étudie la chimie du verre. Il se forme aussi à la céramique auprès de la faïencerie de Lunéville-Saint-Clément, et s’intéresse à l’ébénisterie.

1867. — Présente ses premières œuvres en verre et en céramique (faïence) lors de l’Exposition universelle qui se tient cette année-là à Paris.

1870. — Lorsqu’éclate la guerre franco-prussienne, Gallé s’engage dans l’armée.

1871. — Suite à la défaite française, il est démobilisé et part pour Londres. Il travaille au musée de Kensington et auprès des jardins botaniques royaux de Kew, à l’ouest de Londres.

1875. — Épouse Henriette Grimm (1848-1914), fille du pasteur Daniel Grimm.

1877. — Émile Gallé reprend à Nancy les activités de son père dans la faïence et le cristal. Il cofonde par ailleurs la Société centrale d’horticulture de Nancy.

1878. — Participe à l’Exposition universelle de Paris, avec un pavillon d’une trentaine de mètres.

1883. — Réorganisant les fabriques familiales, il fait bâtir de nouveaux ateliers plus grands pour la fabrication du verre et de la faïence, et ouvre l’année suivante un atelier d’ébénisterie pour la fabrication de meubles.

1884. — Exposition La Pierre, le Bois, la Terre, le Verre (Paris), qui obtient une médaille d’or. Nouvelle exposition l’année suivante.

1889. — Émile Gallé reçoit le grand prix de l’Exposition universelle, et est promu officier de la Légion d’honneur.

1893. — Participe à l’Exposition universelle de Chicago.

1897. — Expose à Munich, où il reçoit une médaille d’or.

1898. — Dépôt d’un brevet de marqueterie de verre, par dépôt de petites inclusions en mosaïque dans la pâte en fusion. Gallé cofonde avec Charles Keller et Hippolyte Bernheim la section de Nancy de la Ligue française pour les droits de l’homme. Au moment où éclate l’affaire Dreyfus, il s’engage dans la défense de l’officier dégradé.

1900. — Exposition universelle de Paris. Émile Gallé est élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur, et est admis à l’Académie de Stanislas de Nancy.

1901. — Exposition de Dresde. Crée l’École de Nancy la même année, avec Victor Prouvé, Louis Majorelle, Antonin Daum et Eugène Vallin.

1904. — Sa santé se dégrade rapidement. Il meurt en septembre, probablement des suites d’une anémie.

1908. — Publication, à titre posthume, de ses Écrits sur l’art (1884-1889).

Sambuc éditeur