Politique et institutions | Le 1er décembre 2025, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : six minutes.
littérature & sciences humaines
Politique et institutions | Le 1er décembre 2025, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : six minutes.
Santé publique mondiale
La Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2025 se déroule dans un contexte critique marqué par une crise de financement historique qui menace les progrès accomplis depuis des décennies. Avec 40,8 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde et 630 000 décès liés au sida en 2024, la riposte mondiale fait face à des défis majeurs. Les services de prévention sont gravement perturbés, les organisations communautaires dépriorisées, tandis que les lois criminalisant les populations marginalisées aggravent l’accès aux soins. Le déficit de financement atteint 17 pour cent des besoins annuels, situation aggravée par l’incertitude entourant les engagements du PEPFAR. Malgré les avancées thérapeutiques permettant aux personnes infectées de mener une vie normale, la recherche d’un vaccin reste infructueuse et les diagnostics augmentent de 41 pour cent chez les jeunes de 15 à 24 ans.

La Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre 2025 se place sous un slogan évocateur : « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida ». Cette édition survient à un moment charnière où des décennies de progrès risquent d’être anéanties par une crise de financement sans précédent. Instituée en 1988 lors du Sommet des ministres de la Santé, cette journée demeure plus que jamais nécessaire pour rappeler que le VIH n’a pas disparu et que la mobilisation internationale reste cruciale.
En 2024, 40,8 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde ; 1,3 million ont été nouvellement infectées et 630 000 sont décédées de maladies liées au sida. Si 87 pour cent des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique et que 31,6 millions bénéficiaient d’une thérapie antirétrovirale, ces chiffres masquent une réalité préoccupante. Les services de prévention sont gravement perturbés et les organisations communautaires, pourtant essentielles pour atteindre les populations marginalisées, se trouvent dépriorisées.
La situation financière constitue le principal défi actuel. Fin 2024, seulement 18,7 milliards de dollars étaient disponibles pour la riposte au sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire, soit 17 pour cent de moins que les 21,9 milliards nécessaires chaque année jusqu’en 2030. L’architecture de financement a connu des bouleversements majeurs en 2025, notamment le gel et l’incertitude entourant les engagements du PEPFAR, principal contributeur international. Si ce programme ne retrouve pas son niveau de 2024, le déficit pourrait se creuser considérablement ; cela compromettrait gravement l’objectif de développement durable visant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030.
Parallèlement, la montée des législations punitives criminalisant les relations entre personnes de même sexe, l’identité de genre et l’usage de drogues aggrave l’accès aux services de lutte contre le VIH. Ces barrières juridiques et sociales rendent les populations les plus vulnérables encore plus difficiles à atteindre, alors même qu’elles nécessitent une attention prioritaire selon la stratégie mondiale de l’Onusida 2021-2026.
Du côté de la recherche, les progrès demeurent contrastés. Depuis l’identification du VIH en 1983, les avancées thérapeutiques ont été fulgurants. Une personne infectée peut désormais être soignée et mener une vie quasiment normale grâce aux traitements antirétroviraux. La prévention progresse également avec la prophylaxie pré-exposition et de nouveaux traitements longue durée, notamment des injections semestrielles. Toutefois, le réservoir viral oblige toujours à des traitements à vie et aucun vaccin efficace n’a encore vu le jour malgré les recherches intensives.
L’inquiétude se porte particulièrement sur les jeunes générations. Les diagnostics ont augmenté de 41 pour cent chez les 15-24 ans, une population qui semble banaliser la maladie et ne pas se protéger suffisamment. Cette tendance révèle un déficit de sensibilisation auprès d’une génération qui n’a pas connu l’ampleur dramatique des débuts de l’épidémie.
Face à ces défis multiples, la communauté internationale doit impérativement s’unir pour combler le déficit de financement, aider les pays à combler les lacunes dans les services de prévention et de traitement, supprimer les obstacles juridiques et donner aux communautés les moyens de montrer la voie. Sans accès aux soins et sans ressources suffisantes, plusieurs millions de nouveaux cas et de décès sont à craindre dans les cinq prochaines années. La riposte mondiale nécessite une transformation radicale de la programmation et du financement, car elle ne peut reposer uniquement sur les ressources nationales, même si celles-ci ont augmenté de 2,2 pour cent en 2024.
Sambuc éditeur
Ressource : Journée mondiale de lutte contre le sida : où en est la recherche sur le virus ? (radiofrance.fr)
Ressource : Fiche d'information — Dernières statistiques sur l'état de l'épidémie de sida (unaids.org)
Ressource : Journée mondiale du sida - 1er décembre (un.org)
VIH, sida, Onusida, thérapie antirétrovirale, PEPFAR, prophylaxie pré-exposition, objectifs de développement durable, santé publique
Entités nommées fréquentes : VIH, Journée, PEPFAR.

Politique et institutions | Le 1er décembre 2025, par Sambuc éditeur.


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