George Orwell
Divagations sur le crapaud
Suivies du Crapaud à travers les âges

Traduction d’Antoine Ginésy. Anthologie littéraire : Le crapaud à travers les âges. Dossier et notes sur le texte. Préface d’Éric Chauvier. Coll. « Petits Plis ».
128 pages, 105×148 mm.
juillet 2025 | 9782491181666
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À travers la curieuse agitation du crapaud au début du printemps, Orwell découvre le symbole d’une sorte de joie mêlée d’inquiétude : couvert de pustules, le sulfureux batracien évoque le renouveau printanier d’un monde dévasté, celui de l’Europe d’après-guerre. En écho à ces « divagations » de 1946-1947, l’anthologie « Le crapaud à travers les âges » invite à redécouvrir la figure d’un animal mal aimé, de l’Antiquité jusqu’à l’émouvant portrait qu’en dresse Max Jacob.
En avril 1946, dans l’Europe de l’immédiate après-guerre, de ses pénuries et de sa lente reconstruction, alors qu’il a débuté l’écriture de sa grande œuvre d’anticipation 1984, Orwell célèbre le printemps dans les colonnes de Tribune. Depuis mars 1940, Eric Arthur Blair, alias George Orwell, avait trouvé dans cet organe de presse une sorte de refuge régulier pour sa pensée, un lieu d’expression libre et directe pour aborder, sur le ton qui lui plait, sa perception du monde.
Le crapaud, animal sulfureux et de longtemps mal-aimé, apparaît alors à l’écrivain comme un excellent miroir de l’enchantement qu’il éprouve à l’irruption du printemps – un enchantement non exempt de tristesse ni d’inquiétude.
Si un homme est incapable d’apprécier le retour du printemps, pourquoi devrait-il être heureux dans une utopie où le travail lui est épargné ? Que fera-t-il du loisir offert par les machines ? (...) Je pense qu’en conservant l’inclinaison que connaissent les enfants pour les arbres, les poissons et les papillons et – pour en revenir à mon premier exemple – les crapauds, on rend un futur décent et pacifié un peu plus probable.
Couvert de pustules, d’une démarche rampante et d’une réputation incertaine, le petit batracien symbolise alors, par sa curieuse activité sexuelle, le renouveau printanier guetté avec une impatience fébrile par Orwell dans un monde dévasté et toujours plus marqué par la mécanisation.
Le crapaud à travers les âges
En écho à ces « divagations » des années 1946-1947 sur le printemps et le crapaud commun, s’imposait une anthologie littéraire pour réunir, de l’antiquité au xxe siècle, les témoins écrits de la relation entre l’homme et le crapaud. Cette traversée du « Crapaud à travers les âges » invite ainsi à redécouvrir les textes scientifiques, poétiques ou moralistes.