Sciences humaines | Le 29 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : six minutes.
littérature & sciences humaines
Sciences humaines | Le 29 décembre 2024, par Raphaël Deuff. Temps de lecture : six minutes.
Langue vivante minoritaire
Le bushi (kibošy) est une langue vivante régionale des territoires français qui se rattache aux langues austronésiennes. Elle est parlée à Mayotte.
Le shibushi, aussi appelé malgache de Mayotte (kibošy) est une langue vivante minoritaire utilisée à Mayotte. Dans les régions de France, la langue est employée par 63 000 locuteurs environ, courants ou occasionnels. Il s’agit de la langue historique des Malgaches shibushis.
Le bushi se rattache au groupe des langues malgaches, au sein de la famille des langues austronésiennes. Historiquement, son implantation se situe dans la région de Mayotte.
La langue bushi est une langue VOS, soit à ordre verbe-objet-sujet.
Le shibushi est d’expression orale et reste en outre imparfaitement décrit. La langue bushi est minoritaire par rapport au mahorais.
L’ethnolinguiste Noël-Jacques Gueunier est l’auteur d’un « Lexique du dialecte malgache de Mayotte (Comores) » (Études Océan Indien, 1986), d’un Dictionnaire du dialecte malgache de Mayotte (2016) et a publié, avec Madjidhoubi Saïd, des Contes comoriens en dialecte malgache de l’île de Mayotte (2011). Les chercheurs Michele Pasquini et Maurizio Serva (Université de L’Aquila) ont proposé un travail de recherche cartographiant la situation géographique de chaque dialecte et variante du malgache usité sur l’île de Mayotte, d’après une collecte de deux ans auprès de locuteurs (« Malagasy dialects in Mayotte », Europhysics Letters, 2021).
Sur les territoires français, la Constitution de la Ve République dispose du français en tant que « langue de la République » (art. 2 modifié par la loi constitutionnelle no 92-554 du 25 juin 1992), ce qui prescrit l’utilisation de la langue française dans la sphère publique et comme langue d’enseignement. Nonobstant, cet usage de langues minoritaires telles que la langue bushi n’est nullement interdit, surtout depuis que leur valeur patrimoniale est reconnue au sein de la même Constitution en 2008 (art. 75-1).
Le bushi est l’objet d’un dispositif légal depuis 2001, qui lui permet d’être enseigné dans le primaire et le secondaire et de faire l’objet d’une épreuve facultative au baccalauréat. De manière plus générale, ce sont le Code de l’éducation (art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11), le Code de la consommation (L. 121-33) et le Code rural (L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129) qui disposent de l’enseignement de la langue bushi en tant que langue régionale de France.
Son emploi dans la presse, les émissions et dans la sphère publique est normé au sein de la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (loi Toubon) ainsi que la loi no 2000-1207 du 13 décembre 2000.
Raphaël Deuff
Noms français : shibushi, malgache de Mayotte
Autonyme : kibošy
Nom anglais : Kibosy Kiantalaotsy-Majunga (Antalaotra, Kiantalaotse, Kibuki, Kibushi, Kibushi-Kimaore, Sakalava, Shibushi, Shibushi Shimaore)
Statut : langue vivante minoritaire
Territoires d’implantation : Mayotte
Famille linguistique : langues austronésiennes
Typologie linguistique : VOS
Notices d’autorité et bibliographiques : bush1250 (Glottolog.org), buc (ISO 639-3). Parent : nort3196 (Glottolog.org)
Ressource : Kibosy Kiantalaotsy-Majunga – buc (iso639-3.sil.org)
Ressource : Kibosy Kiantalaotsy-Majunga – bush1250 (glottolog.org)
Ressource : North-Central Malagasic – nort3196 (glottolog.org)
Ressource : OLAC resources in and about the Bushi language (language-archives.org)
Ressources bibliographiques
Bernard Cerquiglini, Les Langues de France. Rapport au ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie et à la ministre de la Culture et de la Communication, 1er avril 1999. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Christos Clairis, Denis Costaouec et Jean-Baptiste Coyos (dir.), Langues et cultures régionales de France, Paris, L’Harmattan, 2000.
Henri Giordan (dir.), Les minorités en Europe. Droits linguistiques et droits de l’homme, Paris, Kimé, 1992. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Henri Giordan, Démocratie culturelle et droit à la différence. Rapport présenté à Jack Lang, ministre de la Culture, Paris, La Documentation française, 1982. Notice en ligne (catalogue.bnf.fr).
Henri Giordan et al., « Les langues de France », Tribune internationale des langues vivantes, Paris, 2000.
Wolfgang Jenniges (éd.), Select Bibliography on minority languages in the European Union / Bibliographie sélective des langues minoritaires de l’Union européenne, Bruxelles, Bureau européen pour les langues moins répandues, 1997. Notice en ligne (europeansources.info).
Benoît Paumier et al., Redéfinir une politique publique en faveur des langues régionales et de la pluralité linguistique interne, rapport présenté à la ministre de la Culture et de la Communication, 17 juillet 2013. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Bernard Poignant, Langues et cultures régionales. Rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 1998. Lire en ligne (vie-publique.fr).
Jean Sibille, Les Langues régionales, Paris, Flammarion, coll. « Dominos », 2000.
Geneviève Vermès (dir.), Vingt-cinq communautés linguistiques de la France (2 vol.), Paris, L’Harmattan, 1988. Compte-rendu en ligne (persee.fr).
Texte de référence : Constitution du 4 octobre 1958 (legifrance.gouv.fr), art. 2 et 75-1
Enseignement
Texte de référence : Code de l’éducation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-1, L. 121-3, L. 123-6, L. 312-10 et L. 312-11, ainsi que L. 251-1 à L. 251-21
Texte de référence : Code rural (legifrance.gouv.fr), art. L. 811-5, L. 813-2 et R. 811-129
Texte de référence : Code de la consommation (legifrance.gouv.fr), art. L. 121-33
Texte de référence : Code général des collectivités territoriales (legifrance.gouv.fr), L. 4433-25 et L. 4433-26
Médias et sphère publique
Texte de référence : Loi no 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française (legifrance.gouv.fr), dite « loi Toubon »
Texte de référence : Loi 2000-1207 du 13 décembre 2000 d’orientation pour l’outre-mer (legifrance.gouv.fr), art. 34
Entités nommées fréquentes : Mayotte, Code, Kibosy Kiantalaotsy-Majunga, France, Paris, Giordan, Culture, Constitution.
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