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Nature et biologie | Le 5 mai 2025, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : huit minutes.


« Pharmacopées du monde »

Mimosa tenuiflora

Espèce de Fabacée d’Amérique du sud

Mimosa tenuiflora, ou mimosa à petites fleurs, est une espèce d’arbustes la famille des Fabacées (sous-famille des Mimosoideae) originaire du Brésil. Il possède une utilisation importante dans la pharmacopée traditionnelle et comme psychotrope, pour les alcaloïdes contenus dans son écorce.

Kew Garden / Herbier de Mimosa tenuiflora
Kew Garden / Herbier de Mimosa tenuiflora © Sambuc éditeur, 2025

Description et répartition

Ses rameaux sont cylindriques, armés d’aiguillons épars, noirâtres, recourbés : les feuilles deux fois ailées, composées de quatre à cinq paires de pinnules, soutenant chacune dix à vingt-une paires de folioles linéares, obtuses, ciliées à leur contour ; les pétioles pubescens et munis de quelques aiguillons. Les fleurs sont disposées en un épi grêle, filiforme, de la longueur des feuilles : les gousses longues d’un pouce, minces, membraneuses, presque lancéolées, contenant de trois à cinq semences.
Cette plante croît dans l’Amérique méridionale, aux environs de Caracas (Descript. ex Willd.)

Jean-Louis Marie Poiret, Encyclopédie méthodique. Botanique, supplément, vol. I, 1810, p. 82.

Originaire du nord-est du Brésil (Paraíba, Rio Grande do Norte, Ceará, Pernambuco, Bahia), le Mimosa tenuiflora possède une aire de répartition qui s’étend jusqu’au sud du Mexique (Oaxaca et côte du Chiapas) et dans plusieurs pays d’Amérique centrale et du sud : le Salvador, le Honduras, le Panama, la Colombie et le Venezuela. L’espèce se développe principalement en basse altitude, mais peut être trouvée jusqu’à 1000 mètres.

Ce petit arbre peut atteindre huit mètres de hauteur. Il croît remarquablement vite, atteignant quatre à cinq mètres en moins de cinq ans. Ses branches évoquent des fougères avec leurs feuilles finement pennées mesurant jusqu’à cinq centimètres de long. Chaque feuille composée contient entre 15 et 33 paires de folioles vert vif de cinq à six millimètres. Ses fines fleurs blanches et parfumées apparaissent en épis cylindriques de quatre à huit centimètres de long. Dans l’hémisphère nord, sa floraison et sa fructification s’étendent de novembre à juin ou juillet, tandis que dans l’hémisphère sud, la floraison a lieu principalement de septembre à janvier.

L’écorce du Mimosa tenuiflora, brun foncé à grise en surface et rougeâtre à l’intérieur, se fissure longitudinalement avec le temps. Son bois, d’une remarquable densité (environ 1,11 g/cm3), présente une couleur brun-rouge avec un centre jaunâtre.

Histoire du taxon

Mimosa tenuiflora appartient aux Magnoliopsides, classe qui rassemble les plantes angiospermes (plantes à fleurs) dicotylédones. Le genre Mimosa, de la famille des Fabacées, a été publié par Linné en 1753.

D’abord décrit par George Bentham (1800-1884) sous le taxon de Mimosa hostilis (Transactions of the Linnean Society of London, vol. xxx, 3, 1791, p. 415), l’espèce est publiée sous son taxon actuel, « acacie à fleurs menues », par le botaniste et explorateur français Jean-Louis Marie Poiret (1755-1834) en 1810.

Propriétés pharmacologiques et usages

Le Mimosa tenuiflora est employé de façon traditionnelle pour ses propriétés pharmacologiques, notamment comme cicatrisant. Les extraits aqueux de son écorce, connus sous le nom de « tepezcohuite » au Mexique, sont largement utilisés en Amérique centrale et du Sud pour le traitement des plaies et des brûlures. Cette application traditionnelle a récemment été exploitée par l’industrie cosmétique, qui intègre ces extraits dans des produits de soin pour la peau.

Une infusion préparée à partir des feuilles et des tiges est traditionnellement employée pour soulager les douleurs dentaires. Pour traiter la toux et les bronchites, une décoction de l’écorce est consommée jusqu’à disparition des symptômes. Une étude clinique préliminaire a même démontré l’efficacité du Mimosa tenuiflora dans le traitement des ulcères veineux des jambes.

Les gousses et les feuilles de cette espèce connaissent également un usage comme ressource fourragère pour le bétail (vaches, chèvres et moutons), particulièrement durant les périodes sèches. Des études mettent toutefois en évidence une propriété tératogène (génération de malformations fœtales) chez les ruminants gestants.

Son bois dense trouve diverses applications pratiques : fabrication de poteaux, ponts, clôtures, meubles et roues. Sa forte teneur en tanins (16%) le protège naturellement contre la pourriture, ce qui explique sa durabilité. L’écorce, également riche en tanins, est utilisée comme teinture naturelle et dans le tannage du cuir. L’arbre constitue également une excellente source de charbon de bois.

Outre des tanins, l’écorce du Mimosa tenuiflora contient des saponines, des alcaloïdes, des lipides, des phytostérols, des glucosides, du xylose, du rhamnose, de l’arabinose, du lupéol, des méthoxychalcones et des kukulkanines. Des diterpènes de type labdane ont également été identifiés dans cette plante.

Les racines de la plante possèdent une forte tenueur en diméthyltryptamine (DMT), un puissant psychotrope naturel. L’écorce de racine séchée des spécimens mexicains présente ainsi une concentration en DMT d’environ 1 % à 1,7 %.

L’espèce occupe une place centrale dans le culte de la Jurema (O Culto da Jurema) pratiqué dans le nord-est du Brésil, et dans lequel l’écorce de la racine est utilisée pour préparer une décoction psychoactive appelée Jurema ou Yurema.


Sambuc éditeur


Ressources en ligne

Ressource : Mimosa tenuiflora Poir., Encycl. (J. Lamarck & al.) Suppl. 1. 82 (1810) (ipni.org)

Ressource : Mimosa hostilis Benth., Trans. Linn. Soc. London 30(3): 415 (1875) (ipni.org)

Ressource : Arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants (legifrance.gouv.fr)

Ressource : Arrêté du 20 avril 2005 modifiant l’arrêté du 22 février 1990 fixant la liste des substances classées comme stupéfiants (legifrance.gouv.fr)


Entités nommées fréquentes : Mimosa, Amérique, Brésil, Jurema.


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