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Patrimoine | Le 6 octobre 2025, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : sept minutes.


L’Unesco inaugure un musée virtuel des biens culturels volés

Patrimoine et lutte contre le trafic illicite

L’Unesco a inauguré il y a une semaine, le 29 septembre 2025, un musée virtuel consacré aux biens culturels volés. Cette plateforme interactive, conçue par l’architecte Francis Kéré, expose près de 250 objets pillés ou dérobés à travers le monde. L’initiative vise à sensibiliser le public à un trafic criminel méconnu qui touche des dizaines de milliers d’œuvres et à faciliter leur restitution aux pays et communautés d’origine.

Site web de la Galerie des biens culturels volés (Unesco)
Site web de la Galerie des biens culturels volés (Unesco) © Sambuc éditeur, 2025

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture a inauguré lundi 29 septembre 2025 un musée virtuel entièrement dédié aux biens culturels volés. Cette plateforme numérique inédite, accessible en ligne, expose près de 250 objets pillés ou dérobés à travers le monde, du masque rituel zambien au pendentif de l’antique cité de Palmyre, en passant par un tableau du peintre suédois Anders Zorn.

Lancée à l’initiative d’Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, qui a porté ce projet depuis 2022, cette plateforme se présente comme un refuge numérique unique en son genre. Conçue par l’architecte burkinabè Francis Kéré, lauréat du prestigieux prix Pritzker en 2022, elle permet aux visiteurs de découvrir ces objets disparus grâce à une modélisation en trois dimensions, de retracer leurs origines et de comprendre leur rôle originel à travers récits, témoignages et photographies. Le musée numérique de l’Unesco est également visitable avec un casque de réalité virtuelle (VR).

Les quelque 250 objets actuellement exposés ne représentent qu’un infime aperçu d’un gigantesque trafic qui concerne au moins 57 000 biens selon les données d’Interpol, partenaire de cette initiative. Cette activité criminelle demeure largement méconnue du grand public, alors qu’elle recouvre des réalités multiples : pillage du patrimoine dans les zones de conflits armés, fouilles archéologiques clandestines, vols ciblés d’œuvres d’art ou encore pratiques de contrefaçon.

Un musée qui a vocation à fermer ses portes

Pour Audrey Azoulay, ce musée virtuel constitue un espace unique qui permet de partager avec le plus grand nombre les enjeux de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels. Elle souligne qu’il s’agit d’un trafic qui heurte les mémoires collectives, brise les chaînes des générations et entrave le progrès scientifique. Sunna Altnoder, cheffe de l’unité de lutte contre le trafic illicite à l’Unesco, insiste sur l’objectif de mettre en lumière ces œuvres, de les rendre visibles et de redonner une fierté aux populations concernées. Chaque objet volé emporte avec lui une part d’identité, de mémoire et de savoir-faire des communautés dont il est originaire.

La collection initiale est appelée à s’enrichir progressivement d’autres artefacts volés, une fois leur modélisation réalisée. Mais l’ambition ultime de l’Unesco dépasse la simple exposition. L’organisation internationale espère voir sa galerie des biens culturels volés se vider progressivement au profit de la salle des retours et restitutions voisine, où seront exposées les pièces retrouvées ou rendues à leurs pays ou communautés d’origine. Idéalement, l’Unesco envisage la fermeture du musée lorsque tous les objets auront été retrouvés.

Cette initiative vise également à fédérer l’ensemble des acteurs concernés par la lutte contre ce trafic. Sunna Altnoder explique qu’il faut constituer un réseau rassemblant les forces de police, les autorités judiciaires, le marché de l’art, les États membres, la société civile et les communautés pour vaincre le réseau criminel organisé. Cette approche collaborative apparaît comme la seule voie possible face à un phénomène transnational d’une telle ampleur, qui ne dispose pour l’heure que de la base de données d’Interpol comme outil de référence centralisé.


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Accès et ressources complémentaires

Ressource : Musée virtuel UNESCO des biens culturels volés (museum.unesco.org)

Ressource : L’UNESCO lance le premier Musée virtuel des biens culturels volés à l’échelle mondiale, à la conférence MONDIACULT 2025 (unesco.org)

Ressource : MONDIACULT 2025. 29 septembre - 1er octobre | Barcelone, Espagne (unesco.org)

Ressource : MONDIACULT 2022 (unesco.org)

Entités liées

Unesco, Trafic de biens culturels, Patrimoine culturel, Interpol, Restitution d’œuvres d’art, Francis Kéré, Audrey Azoulay


Entités nommées fréquentes : Unesco, MONDIACULT, Interpol, Francis Kéré, Audrey Azoulay.


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