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Arts | Le 29 décembre 2022, par Sambuc éditeur. Temps de lecture : sept minutes.


« Le Verre, matériau d'exception »

Bernard Perrot

Maître verrier et céramiste français, xviie siècle

Verrier Altariste et maître de la verrerie d’Orléans, Bernard Perrot (1640–1709) fut l’inventeur de nombreux procédés de fabrication du verre, de l’émail et du cristal. D’abord actif à Liège puis à Nevers, il se fixe à Orléans en 1668, possédant déjà deux secrets de fabrication à son actif.

© Sambuc éditeur, 2025

Travaillant à Liège puis à Nevers durant ses premières années comme verrier, Bernard Perrot se fixe en décembre 1668 à Orléans (la ville n’ayant pas de verrier en activité), avec deux privilèges pour des procédés de fabrication à son actif.

Il inventera ou redécouvrira toute sa vie durant des techniques de moulage du verre, de teinture dans la masse (dont le célèbre procédé aux particules d’or), des émaillages imitant les porcelaines, des procédés de taille ou encore de travail à la lampe qui l’amèneront à créer des pièces remarquables, et à posséder de nombreux secrets de fabrication.

Chronologie de la vie de Bernard Perrot

1640. — Bernardo Perrotto naît à Altare, en Italie (duché de Montferrat) en 1640 dans une famille de verriers. Il apprend le métier avec son père.

1659. — À l’âge de 19 ans, Bernardo quitte l’Italie pour rejoindre une verrerie du nord de l’Europe, à Nevers, à Liège ou bien dans les Ardennes.

1661. — Un oncle de Bernardo Perrotto par sa mère, Jean Castellan (?–ca. 1672), qui travaille le verre, le cristal et l’émail, se voit accorder en avril un privilège du roi pour 10 ans, afin d’établir une verrerie à Nevers et y vendre des marchandises de verre sur la Loire, entre Nevers et Poitiers.

1664. — Perrotto est à Liège, où un autre de ses oncles, Joseph Castellan, travaille dans la verrerie des Bonhomme depuis 1651. En janvier de l’année suivante, il épouse Marie Clouet (1625-1702), fille d’un maître tisserand de Pontoise qui travaille au service de Marie de La Haye Saint-Hilaire, marquise du Plessis au Chat ; en contrepartie du mariage, Perrot s’engage à travailler au service de la marquise.

1666. — Le 30 juin, un traité de société est signé à Paris entre Marie de La Haye Saint-Hilaire, Dominique de Mede, baron de Sainte-Colombe, et Bernard Perrot. Ils s’entendent pour l’installation d’une verrerie à Orléans. Le 18 septembre 1666, Perrot reçoit des lettres patentes pour « faire la manufacture, vente & debit d’un feu de terre en boules qui brûle sans fumée ny mauvaise odeur ».

1667–1668. — Perrotto séjourne à Nevers, probablement chez son oncle Jean Castellan, et met au point ses techniques.

1668. — Perrotto obtient un privilège royal pour mettre en œuvre deux secrets de verrerie : celui de la fabrication d’un verre rouge transparent à l’or, lui permettant « de teindre le verre en couleur rouge transparente intérieurement et dans sa substance, invention qui aurait été usitée par les anciens mais qui se seraient depuis perdue », ainsi que celui de « faire un très riche émail sur des carreaux & des colomnes de cuivre ». À la fin de l’année, il installe sa verrerie à Orléans, sous le nom francisé de Bernard Perrot.

1671. — Paul de Massolay de la Motte tente de créer une seconde verrerie à Orléans, après avoir obtenu des lettres du Conseil du Roi, le 18 septembre 1671. Colbert de Seignelay (qui a des liens avec Jean Castellan) prend la défense de Perrot ; en février de l’année suivante, le roi apporte sa confirmation et établit le privilège de Bernard Perrot à Orléans pour une durée de vingt ans.

1672. — Les associés de Perrot lui intentent un procès au Châtelet de Paris en 1672, l’accusant d’avoir confectionné et vendu durant quatre ans une grande quantité de pièces de cristallerie, en dissimulant les bénéfices réalisés. Ils obtiennent la saisie de ses marchandises de cristaux d’Orléans, et de certains de ses avoirs.

1677. — La correspondance du philologue et numismate orléanais Nicolas Thoynard (1628-1706), pour cette année-là, indique que Perrot fabriquait alors des manches de couteaux en émail.

1679. — En août 1679, suite à l’affaire des poisons (1672– 1676), les Bachimont sont emprisonnés à Pierre-Scize. C’est de l’alchimiste Marc Antoine Galaup de Chastueil (?–1678), impliqué lui aussi dans le scandale, que Perrot a obtenu le secret du procédé de teinture un verre rouge à l’or, par l’apport d’un sel d’arsenic.

1682. — La correspondance de Nicolas Thoynard mentionne des procédés de Perrot pour contrefaire la porcelaine et l’agate avec le verre et l’émail.

1686. — Deuxième venue en France des ambassadeurs du Siam (actuelle Thaïlande), qui visitent la verrerie d’Orléans.

1688. — Un privilège royal est accordé à Bernard Perrot en septembre 1688 pour le procédé de coulage du verre sur table, qui permet entre autres à Perrot de réaliser des médaillons moulés. Dès le mois de décembre 1688, un verrier concurrent de la compagnie des glaces obtient des lettres patentes pour la fabrication de grandes glaces selon cette technique. Perrot fait opposition à l’enregistrement du privilège, et continue la fabrication de glaces à miroir coulées en table durant les sept années que dure la procédure judiciaire. En novembre 1695, il est débouté et une saisie est ordonnée dans sa verrerie : lui sont entre autres saisis une table en fonte destinée à couler le verre et des moules pour réaliser les médaillons en creux.

1702. — Mort de l’épouse de Perrot, Marie Clouet, à l’âge de 77 ans.

1702. — Bernard Perrot meurt à Orléans le 10 novembre 1709, âgé de 69 ans.


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Note bibliographique

Barrelet J., « Un virtuose de la verrerie au temps de Louis XIV : Bernard Perrot », Connaissance des Arts, no 78, 1958, p. 48-53.

Barrelet J., « Porcelaines de verre en France, des secrets de Bernard Perrot aux recherches scientifiques de Réaumur », Cahiers céramique, verre, arts du feu, no 36, 1964, p. 254–286.

Bénard J. et Dragesco B., Bernard Perrot et les verreries royales du duché d’Orléans, 1662-1754, Orléans, Amis du musée d’Orléans, 1989.

Bouthier A., « Bernard Perrot entre secrets et innovations. Les Cahiers de Verre & Histoire, vol. 2, 2013, actes du colloque Les innovations verrières et leur devenir (Nancy, 2009), p. 103–113.

Venise et Façon de Venise. Verres Renaissance du musée des Arts décoratifs, catalogue d’exposition, Paris, Musée des Arts décoratifs, 2003.

Baumgartner E., Biron I. et al., Bernard Perrot, 1640-1709. Secrets et chefs-d’oeuvre des verreries royales d’Orléans, catalogue d’exposition, Orléans, Musée des Beaux-Arts, 2010.

Clarke T. et Bourne J., « Louis XIV’s Glass Table », Apollo, vol. 128, 1988, p. 334-339, 379.

Garnier E., Histoire de la verrerie et de l’émaillerie, Tours, A. Mame, 1886.

Garnier E., « Note sur un médaillon en verre de Bernard Perrot au Musée historique d’Orléans », Bulletin des Musées, t. 2, no 21, 1891, p. 324-328.

Geyssant J., « Bernard Perrot, célèbre maître verrier sous Louis XIV », L’Objet d’Art –L’Estampille, no 455, 2009, p. 68-75.

Geyssant J, « Le verre rouge à nanoparticules d’or sous Louis XIV », Sèvres, no 21, 2012, p. 155-156.

Painchart B., Bernard Perrot, verrier émailleur, d’Altare à Orléans. L’Homme et son environnement familial (1640-1709), Sarrebourg, GenVerre, 2010.

Sarpellon G., Miniature di vetro, murrine, 1838-1924, Venise, Arsenale, 1990.

Valence C. de, 2010, « Bernard Perrot, (Altare 1640-Orléans 1709), Maître de la verrerie d’Orléans, Philosophe et ouvrier, et homme de veües », Bulletin de la Société Archéologique et Historique de l’Orléanais, t. 20, no 163, p. 3-67.


Entités nommées fréquentes : Orléans, Bernard Perrot, Nevers, Liège, Jean Castellan, Perrot, Louis XIV, Altare.


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