Patrimoine | Le 4 mars 2023, par André Roussainville. Temps de lecture : sept minutes.
littérature & sciences humaines
Patrimoine | Le 4 mars 2023, par André Roussainville. Temps de lecture : sept minutes.
Patrimoine et médiation culturelle en France
Baptisé « Mettre en œuvre la visite en ligne d’un musée de France », ce guide à destination des musées a été pensé comme un ensemble de conseils pratiques pour favoriser la mise en place de portails de visites autonomes en ligne, y compris pour de petites structures et avec un budget limité. Le fascicule est issu de l’expérimentation lancée en 2022 par le Service des Musées de France, auprès de cinq musées nationaux.
Au début de l’année dernière, le Service des Musées de France (SMF) a lancé une démarche expérimentale sur la numérisation des collections permanentes ou des expositions des musées, sous la forme de visites gratuites et autonomes en ligne.
L’expérimentation a débuté à la suite d’un appel à projets, qui a débouché sur la sélection de cinq des candidatures portées par des musées nationaux : le musée national Clemenceau-De Lattre (Mouilleron-Saint-Germain), le musée national de Port-Royal des Champs (Magny-les-Hameaux), le musée national Magnin (Dijon), le Château de Bois-Préau (Rueil-Malmaison, exposition « Eugène de Beauharnais. Un prince européen ») et le musée national du Moyen Âge de Cluny (Paris, exposition « Toulouse 1300-1400. L’éclat d’un gothique méridional »). Après un an de préparation et d’échanges avec le SMF, les résultats de l’expérimentation ont été livrés en janvier-février 2023.
Le premier apport, le plus évident, de la mise en place des visites en ligne (ou visites virtuelles) est d’augmenter le rayonnement de l’institution qui l’organise, en rendant ses collections ou l’exposition présentée disponible à un grand nombre de visiteurs. Cette mise à disposition de contenus au format numérique contribue ainsi à renforcer l’attractivité des musées, en incitant les visiteurs à découvrir les collections in situ. La mise en place de visites autonomes en lignes est donc un outil de communication à part entière, y compris auprès de partenaires des institutions culturelles, comme les prêteurs ou les mécènes. L’outil numérique incite aussi à la découverte des publics peu habitués des musées, en faisant un moyen de médiation culturelle complémentaire à ceux existant.
Mais ces visites à distance permettent aussi de rendre accessible la visite d’espaces réservés et d’œuvres non accessibles au public (réserves des établissements, œuvres en restauration), ou encore de lieux dont la conception particulière ou l’aménagement exclurait les publics empêchés (escaliers étroits, etc.). Dans ce cadre, le SMF indique que ces visites virtuelles peuvent aussi être présentées sous la forme de bornes installées à l’accueil du musée.
La mise en place par les institutions culturelles de ces dispositifs numériques répond à un certain nombre d’impératifs propres aux services de l’État, ainsi qu’à la nature patrimoniale des contenus présentés. Par ailleurs, elle réclame un faisceau de compétences à la croisée entre les nouvelles technologies digitales, les techniques de numérisation, et l’expertise scientifique sur les œuvres valorisées.
Le guide du Service des Musées de France insiste en premier lieu sur les aspects juridiques de la réalisation d’une visite en ligne : l’appel à un prestataire extérieur, nécessaire pour bénéficier des compétences liées au numérique, doit se faire dans le cadre de la commande publique, qui soumise à la concurrence préalable. D’autre part, la numérisation de contenus artistiques suppose une attention particulière aux questions propriété intellectuelle : le musée ou l’institution doit s’assurer de pouvoir bénéficier de la cession des droits nécessaires à la présentation sur internet des œuvres hors du domaine public, ou bien de celles qui sont prêtées par un tiers. Par ailleurs, il est important que le musée soit bien le propriétaire de la visite en ligne et de ses droits d’exploitation, et non le prestataire extérieur.
Parmi les points de vigilance prévus par le SMF, la visite autonome doit s’accompagner d’une médiation textuelle sous forme de cartels (de la même manière que dans les visites in situ), qui seront idéalement traduits dans au moins une langue étrangère ; le recueil d’un feed back de l’utilisateur, à travers un questionnaire de satisfaction à remplir en ligne, est également un point important relevé. Par ailleurs, un renvoi vers la boutique en ligne du musée est possible.
La conception débute par une réunion en présence du prestataire et du chef de projet du musée, pour préciser les modalités de la numérisation des contenus concernés (emplacements et préparation préalable, éclairage pour les prises de vue...). Le jour de la mise en œuvre, un curateur ou une personne ayant une autorité scientifique doit être présente pour accompagner le prestataire.
Le guide conseille en outre la valorisation des visites en ligne via les réseaux sociaux.
André Roussainville
Ressource : Mettre en œuvre la visite en ligne d’un musée de France (culture.gouv.fr)
Le guide sur mise en œuvre d’une visite en ligne est à télécharger au format PDF (2 Mo).
Ressource : Le service des musées de France (culture.gouv.fr)
Rattaché à la direction générale des Patrimoines (ministère de la Culture), le service des musées de France a été créé en 2009.
À suivre : le ministère de la Culture publiera dans les prochaines semaines une base de données des différentes visites et expositions à distance disponibles en France.
Entités nommées fréquentes : SMF, Service des Musées de France, France.
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