Politique et institutions | Le 18 septembre 2025, par Luc Grampivf. Temps de lecture : cinq minutes.
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Politique et institutions | Le 18 septembre 2025, par Luc Grampivf. Temps de lecture : cinq minutes.
Fiscalité numérique
Le Conseil constitutionnel français a validé le 12 septembre 2025 la taxe sur les services numériques introduite en 2019, ciblant les grandes entreprises technologiques américaines. Cette décision met fin aux contestations juridiques portées notamment par des filiales d’entreprises comme Axel Springer et Airbnb, qui dénonçaient une discrimination fiscale et une double imposition.
Le Conseil constitutionnel a tranché vendredi 12 septembre 2025 en faveur de la taxe sur les services numériques, communément appelée taxe Gafa, mise en place par la France en 2019. Cette décision met un terme aux contestations juridiques qui remettaient en question la constitutionnalité de cet impôt visant les géants technologiques.
La contestation était menée par Digital Classifieds France, filiale du groupe de médias allemand Axel Springer, soutenue notamment par Airbnb Ireland. Ces entreprises arguaient que la taxe constituait un impôt discriminatoire créant une situation de double imposition pour les sociétés assujetties, en violation du principe d’égalité devant la loi.
Dans sa décision, la plus haute juridiction française a estimé que le législateur avait défini des critères d’assujettissement et d’assiette « objectifs et rationnels », adaptés à la nature dématérialisée du secteur numérique et à l’objectif budgétaire poursuivi. Le Conseil a également jugé que les règles d’imposition identiques appliquées à l’ensemble des entreprises redevables respectaient le principe d’égalité devant la loi.
Cette taxe française, adoptée après l’échec des négociations pour une taxe européenne harmonisée, avait suscité de vives critiques de la première administration Trump entre 2017 et 2021, qui y voyait une mesure visant « injustement les entreprises américaines ». Le dispositif fiscal français s’applique au chiffre d’affaires réalisé dans l’Hexagone par les grandes plateformes numériques, principalement basées aux États-Unis où elles sont imposées sur leurs bénéfices.
Les résultats financiers de cette politique fiscale se révèlent significatifs : la taxe a généré environ 750 millions d’euros de recettes en 2024, confirmant son efficacité budgétaire. Cette performance place la France parmi les pays pionniers dans la taxation du numérique, aux côtés d’autres nations européennes comme l’Autriche, l’Espagne et le Royaume-Uni qui ont également développé des mécanismes similaires.
La validation constitutionnelle de cette taxe consolide la stratégie française de taxation des entreprises technologiques mondiales, souvent critiquées pour l’optimisation fiscale de leurs activités européennes. Cette décision juridique renforce également la légitimité des initiatives nationales face aux difficultés de coordination fiscale internationale dans le secteur numérique.
Luc Grampivf
Conseil constitutionnel, taxe numérique, Gafa, fiscalité internationale, optimisation fiscale, plateformes numériques
Entités nommées fréquentes : Conseil.
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