« Arbres du monde »

Sureau noir

Sambucus nigra

Le sureau noir (Sambucus nigra), dit aussi « grand sureau » pour le distinguer de l’hièble (Sambucus ebulus), est une espèce de la famille des Adoxacées. C’est un arbrisseau à croissance rapide, pouvant mesurer jusqu’à sept ou huit mètres.

Le sureau est un arbuste très commun, en particulier dans les friches et à proximité des habitations. Il est originaire d’Europe et d’Amérique du nord.

Description

Les rameaux de la plante, garnis de nœuds, portent des feuilles dentelées attachées par cinq ou six le long d’une tige. Les feuilles dégagent une odeur légèrement âcre. Les tiges, creuses, sont d’abord vertes puis prennent une teinte marron terne. Elles contiennent une moelle blanche qui peut être vidée pour former de petits tuyaux : c’est de là que vient le terme latin, « sambucus », tiré du nom grec σαμβύκη (sambukè), qui désignait des sortes de flûtes. Dans certaines régions de France, le nom latin sambucus a donné « sambuc », utilisé pour désigner l’arbuste, et souvent les lieux où il pousse : à proximité de cours d’eau (ravin des Sambucs, dans les Alpes-de-Haute-Provence), ou d’endroits ombragés et humides (commune du Sambuc, sur le territoire de la ville d’Arles dans les Bouches-du-Rhône).

Le nom commun de « sureau » vient de l’adjectif « sur », aigre, du fait de la saveur de certaines préparations d’herboristerie à partir de diverses parties de la plante, et utilisées notamment comme purgatif.

Ses fleurs, disposées en corymbe, portent cinq étamines qui surmontent les pétales blancs. Elles éclosent au début de l’été, entre mai et juin. Les baies noires (de la taille d’un demi-centimètre) se répartissent sur un corymbe à port tombant. Elles contiennent un jus rouge foncé et trois semences de forme convexe. Elles atteignent la maturité à l’automne.

Usages

L’écorce, les inflorescences, les baies et les feuilles du sureau ont été utilisées dès l’antiquité en herboristerie. La plante contient divers tanins aux propriétés antioxydantes, notamment des monomères d’anthocyane.

Les fleurs de sureau, séchées et préparées en tisane, sont diaphorétiques et expectorantes. Les baies entraient traditionnellement dans la préparation d’un rob, sorte de confiture, utilisée pour soigner la dysenterie ou la fièvre.

On prépare aussi avec le même suc & une quantité convenable de sucre (une demi-livre, par exemple, sur une livre de suc), un rob qui est plus usité que le remede précédent contre la même maladie. Ce rob est mis aussi au rang des bons diurétiques & des sudorifiques legers.

« Sureau », L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné…, 1751.

Les fleurs sont préparées en sirop ou en limonade : le goût est proche de celui de la rose, du muscat et du litchi. Les baies et parfois les inflorescences entrent dans la préparation de vins et d’eaux-de-vie.

Le purin du sureau (feuilles macérées) agit comme répulsif contre les punaises, les pucerons, les chenilles et les cochenilles.

Sambuc éditeur